Nokia met un accent particulier sur 3 parmi les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies.
Avec un objectif de réduire nos émissions de 50% d’ici à 2030 et une utilisation exclusive d’énergies renouvelables d’ici 2025 dans l’ensemble ses sites à travers le monde, Nokia inscrit ses actions de durabilité autant du point de vue de son «Footprint» que de son «Handprint». Pierre Chaume nous éclaire sur les actions de Nokia en termes d’Objectifs de Développement Durables.
En quoi consiste la stratégie ESG de Nokia ?
Je vous remercie pour cette question qui aborde un thème fondamental. L’ESG fait référence aux sujets Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. On les regroupe dans un cadre unique : La Durabilité. L’ESG pour Nokia est non seulement un cadre de référence pour évaluer nos pratiques en termes de Responsabilité mais aussi à présent comme un moyen d’évaluation de nos futures performances commerciales.
La stratégie ESG de Nokia est alignée avec les 17 objectifs de développement durable définis par les Nations Unis en 2012. Ce sont des objectifs communs pour parvenir à un avenir meilleur et durable, à l’horizon 2030. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice.
Le travail de Nokia vise à contribuer à la réalisation de l’ensemble de ces 17 Objectifs. Cependant, Nokia met un accent particulier sur 3 parmi les 17 objectifs des Nations Unies. L’objectif 8 : Travail décent et croissance économique, l’objectif 9 : Industrie, innovation et infrastructure et enfin l’objectif 13 : Action climatique.
L’objectif « Industrie, innovation et Infrastructure », est sans doute celui sur lequel nous avons une grande influence grâce aux réseaux de télécommunications que nous fournissons et qui contribuent à connecter 6,6 milliards de personnes ainsi que des centaines de villes intelligentes, des réseaux de sécurité publique, des réseaux de premiers secours et de réseaux industriels.
En matière d’Action Climatique, il s’agit pour nous de mettre en place des procédures et actions concrètes afin de faire notre part dans la réduction des émissions de carbone. Ainsi, nous nous sommes engagés à réduire nos émissions (base 2019) de 50% d’ici à 2030. Nous nous sommes également engagés, à une utilisation exclusive d’énergie renouvelable pour l’ensemble de nos bureaux, centres de R&D et usines à travers le monde d’ici à 2025.
De plus, nous aidons nos clients opérateurs et entreprises telles que les industriels dans la réduction de leur propre empreinte de carbone en développant et en mettant à leur disposition des innovations. Ainsi, par exemple, 150 de nos clients ont installé nos logiciels d’efficacité énergétiques basés sur l´intelligence artificielle.
Je tiens à insister sur l’importance de l’ESG. La durabilité n’est plus une option, elle est devenue une obligation pour assurer une économie durable. C’est un élément crucial de notre modèle et de notre stratégie d’entreprise. Et c’est par ailleurs devenu une immense opportunité d’investissements sur les marchés financiers. Ces derniers ont lancé des instruments financiers atteignant 375 milliards de dollars d’obligations vertes en 2021.
A plusieurs occasions, vos dirigeants ont soutenu l’idée que la transformation digitale a un impact sur la performance énergétique des industries. Expliquez-nous comment.
Nokia a démontré qu’il « n’y avait pas de vert sans numérique ». La technologie que nous fournissons – la digitalisation et la connectivité via, par exemple, la 5G, les IoT, le cloud, ainsi que l’analyse des données jouent un rôle fondamental. Ils permettent aux industries à grosse empreinte carbone telles que la fabrication, l’énergie et le transport à se décarboner et à devenir plus efficaces et productives tout en réduisant le gaspillage.
Par exemple, grâce à des solutions logicielles d’orchestration de l’énergie, la digitalisation aide déjà le secteur de l’énergie à transitionner des combustibles fossiles vers la production, le stockage et la livraison d’énergies renouvelables et décarbonées en utilisant le « smart grid ».
D’ailleurs, selon une étude de la GSMA avec Carbon Trust, la digitalisation permet une réduction d’empreinte carbone des secteurs de l’industrie qui est 10 fois plus importante que celle générée par le secteur des communications mobiles. Cette réduction équivaut à environ 4% des émissions globales de carbone.
Vous venez de nous dire que votre groupe ambitionne de passer à 100% de consommation d’énergie renouvelable en 2025 pour ses bureaux, ses centres de R&D et ses usines, où en êtes-vous ?
En effet, nous avons fixé l’objectif d’une utilisation exclusive d’énergies renouvelables dans nos propres opérations d’ici 2025 et avons également rejoint RE100 pour permettre une vérification externe de notre objectif et de nos réalisations. Et déjà, en 2021, 53 % de notre électricité achetée provenait de sources d’énergie renouvelables, dépassant notre objectif 2021 qui était de 45 %. Nous sommes donc sur la bonne voie. De plus, nous encourageons également toute notre chaîne de valeur à accélérer l’adoption de sources énergétiques renouvelables et décarbonées : nos sous-traitants, nos partenaires et notre chaîne logistique. En plus de cela, nous travaillons de façon permanente à nous efforcer à réduire constamment notre consommation d’énergie et de trouver des moyens innovants pour rendre nos opérations plus économes en énergie.
Comment interviennent les valeurs ESG dans le déploiement de vos activités sur le continent?
Alors que nous travaillons en étroite collaboration sur le continent Africain avec nos clients- les opérateurs télécoms, nos partenaires et autres parties prenantes, nous recherchons des moyens de collaborer sur les opportunités et les défis sociaux et environnementaux. Nous travaillons pour aider nos clients à fournir de plus en plus de services de la manière la plus économe en énergie et en ressources. Nous fournissons des solutions pour aider à connecter les personnes non-connectées, en fournissant des solutions de type rurales à basse consommation et à faible coût de déploiement, mais aussi en encourageant l’adoption de compétences numériques auprès des populations.
Au Maroc, nous collaborons avec l’Unicef dans le cadre du programme UPSHIT. Nokia contribue à la formation et au suivi de centaines de jeunes, femmes et hommes, en situation de difficulté à apprendre un métier et à lancer leur projet professionnel. Au Kenya, toujours avec l’Unicef, nous participons à équiper des écoles en connectivité et en outil numérique.
Nous développons et proposons des solutions sans-fil 4G et 5G fixe et mobile pour stimuler le développement des industries, aider l’agriculture à devenir plus productive et respectueuse de l’environnement. Plus globalement, sur le plan social, nous travaillons avec les parties prenantes pour essayer de minimiser la fracture numérique grâce à des solutions de connectivité qui donnent accès à l’éducation, à la santé, aux opportunités d’emploi et au service public avec nos clients opérateurs et sous-tendent les villes intelligentes en cours de développement dans la région telles que New Capital city en Égypte
Partagez avec nous d’autres exemples pour illustrer votre vision de l’ESG?
Je me suis beaucoup concentré sur les aspects climatiques, industriels et de décarbonisation. Mais la vision de l’ESG de Nokia est bien plus vaste. Nous avons des objectifs précis sur d’autres points en accord avec les 17 objectifs des Nations Unis. Par exemple nous souhaitons améliorer la vie de 1,5 milliard d’humains d’ici à 2025 en matière de digitalisation sociale, les connecter, et leur donner un moyen d’accéder aux contenus. Nous souhaitons fournir d’ici à 2030 deux milliards de connections internet large bande. Nous avons fixé un taux minimum de recrutement de femmes a 26% en 2022.
En résumé, nous avons les idées très claires sur nos actions en termes de durabilité :
• Du point de vue de notre « Footprint », où nous réduisons constamment notre impact négatif sur la durabilité : consommation d’énergie, usage d’énergies renouvelables, diminution de nos déchets, dérisquer le mauvais usage de nos équipements, et bâtir des opérations et une chaîne d’approvisionnement durable.
• Et du point de vue de notre « Handprint », où là nous agissons pour accroître notre impact positif sur la durabilité : Décarboner d’autres industries, favoriser les transitions énergétiques, fournir les réseaux critiques pour protéger les vies humaines, et enfin connecter les non-connectés.