Red Med Capital
Les ENERGIES RENOUVELABLES représentent une opportunité unique à même de dynamiser la relance économique de manière forte et perenne
Tour d’horizon avec Abdeslam Ababou fondateur de Red Med Capital sur les effets de la situation économique actuelle sur les PME, le marché des capitaux ainsi que les opportunités d’investissement qui se présentent dans ce nouveau contexte «challenging».
Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter Red Med Capital ?
Red Med Capital est une banque d’investissement indépendante et intégrée, fondée en 2004, structurée autour des 4 métiers de la banque d’investissement, à savoir :
Le Corporate Finance, à travers Red Med Finance, qui couvre, les fusions acquisitions, le financement à travers le marché des capitaux et le conseil statégique ;
La Gestion d’Actifs, à traversRed Med Asset Management, société de gestion, certifiée ISAE3402, qui a franchi le seuil des 10 milliards de Dirhams sous gestion à travers ses 12 OPCVM proposant des niveaux de risque adaptés à chaque profil d’investisseurs institutionnel ou privé ;
Le Capital investissement, à travers Red Med Private Equity, dont le premier fonds, est dédié à la PME Marocaine;
L’intermédiation boursière à travers la société de bourse Red Med Securities.
Red Med Capital, est un groupe qui connait un développement maitrisé depuis sa création, avec une stratégie mettant les ressources humaines au centre de ses priorités et emploie une cinquantaine de personnes dont sept partenaires.
Le contexte économique post COVID a renforcé les besoins de financements des PME Marocaines. Quel rôle a joué Red Med Capital auprès de ces dernières ?
Tout d’abord, il faut souligner que la crise COVID est la crise la plus profonde de ces dernières décennies. C’est une crise d’une violence inédite de par sa profondeur, son impact sur la société et sa durée. Bien que le Maroc ait fait preuve de résilience, nous sommes sortis de cette crise extrêmement affaiblis sur le plan économique avec une croissance économique ralentie et un taux d’inflation élevé. Plusieurs secteurs, tels que le tourisme, le BTP, l’industrie ont été énormément impactés et beaucoup de nos PME ont été fragilisées.
L’Etat ainsi que le système bancaire ont mis en place un certain nombre de mesures d’envergures qui ont atténuées les impacts de la crise sur les citoyens et les PME. Cependant, le besoin de financement reste important. Nous avons, dans ce contexte, accéléré le développement notre activité Private Equity qui vise le soutien des PME nationales, caractérisées par une sous-capitalisation chronique largement aggravée par la crise COVID, à travers des tickets d’investissement situés principalement entre 30 et 90 millions de dirhams. Plus précisément, notre fonds Colombus 1, vise à soutenir les PME et entreprises nationales dans leur développement local et régional, à promouvoir le Made in Morocco et à participer à la création et à la pérennisation d’emplois dans notre pays.Red Med Private Equity, agit comme un partenaire à part entière des PME partenaires en apportant des fonds propres mais aussi de la gouvernance,un accompagnement stratégique, et les outils nécessaires à même de leur permettre de réaliser leur plan de développement. Par ailleurs, nous avons accompagné des groupes dans des levées de financement à travers des marchés de capitaux en proposant des solutions innovantes à travers Red Med Corporate Finance.
Comment voyez-vous l’évolution du marché des capitaux au Maroc notamment après les impacts économiques de la crise Covid ainsi que ceux de la guerre en Ukraine ?
Au niveau mondial, le marché des capitaux passe par des périodes compliquées avec un niveau de risque élevé lié en partie à l’inflation qui a atteint des niveaux considérables, ce qui représente une grande menace sur le pouvoir d’achat et par conséquent sur la croissance économique.
Au Maroc, nous sommes extrêmement prudents dans la gestion d’actifs puisque nous privilégions des investissements adaptés et très peu risqués.
Nous avons bon espoir que le marché des capitaux marocain ressortira renforcé par cette crise par une bonne gestion des risques liés à l’inflation, aux performances de l’économie et à des mesures sociales adoptées.
La guerre en Ukraine a fait qu’accélérer l’urgence de créer de nouveaux équilibres énergétiques afin d’assurer la stabilité et l’indépendance énergétique des pays fortement dépendants de la Russie. Quelle est votre analyse de la situation et y aurait-il une opportunité pour le Maroc de se positionner comme producteur d’énergies et vecteurs d’énergies verts ?
Le contexte post covid qui a été suivi par la guerre en Ukraine a mis l’accent sur la crise énergétique et la forte dépendance des énergies fossiles de nos partenaires européens. Dans ce contexte, nous avons accompagné de grands groupes dans des réflexions stratégiques en vue de faire du Maroc un partenaire priviligié qui propose une source d’approvisionnement pérenne, fiable et compétitive d’énergie verte en tant qu’alternative aux énergies fossiles ou du moins un substitut important.
Sur ce point le Maroc a beaucoup d’atouts avec des ressources natuelles exceptionnelles, des références prouvant sa capacité à développer des projets à grande échelle, un cadre stable propice à l’investissement, une proximité géographique avec l’Europe et sans oublier, la vision Royale pionnière dans le secteur. Ce qui devrait faire du Maroc un leader mondial dans les énergies vertes et ses dérivés. D’ailleurs, dans le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, le Maroc est clairement identifié comme un pays prioritaire dans le développement de l’hydrogène vert avec un objectif de produire 4% de la demande mondiale d’hydrogène vert d’ici 2030.
Le développement de ce secteur devrait se traduire par une croissance du tissu industriel marocain lié à cet écosystème. En effet, plusieurs composants industriels (éolien, solaire, électrolyse,..) peuvent être produits localement permettant au Maroc de capter de la valeur ajoutée, de créer de l’emploi et de bénéficier d’un transfert de compétences. Sur le plan des ressources humaines, nous avons aussi une opportunité de former les cadres, techniciens et employés des nouveaux métiers liés à cette filiale dans un contexte de pénurie mondiale.
Par ailleurs, le développement de ce secteur permettra de donner accès à une électricité verte extrêmement compétitive aux industriels localisés au Maroc ce qui renforcera de manière structurelle et perenne la compétitivité de nos entreprises.
Le Maroc a prouvé à travers le développement des secteurs de l’automobile ou de l’aéronautique qu’il était en mesure de mettre en place des stratégies globales et créer des filières compétitives et intégrées.
Comment Red Med Capital se positionne-t-elle face à cette filière d’avenir ?
Red Med Capital, accompagne de grandes multinationales qui ont priorisé le Maroc dans leur développement. Nous les conseillons et mettons en avant la compétitivité du Maroc pas uniquement pour produire de l’électricité mais aussi pour approvisionner de manière compétitive les marchés demandeurs et les accompagner aussi pour créer un écosystème socio-économique et industriel pérenne et vertueux.
Vous êtes une des premières banques d’affaires indépendantes de la place comptant à son actif plusieurs transactions M&A de taille depuis sa création. Que pensez-vous de l’évolution de l’activité M&A au Maroc ? Quelles perspectives ?
Le marché des fusions-acquisitions (M&A) au Maroc est en croissance depuis quelques années, même si le nombre et le volume des transactions demeurent relativement faibles. Nous espérons, que ce marché accélerera sa croissance en vue de procurer aux entreprises la taille critique pour renforcer leur compétitivité au niveau national, régional et international.
Quel est votre regard sur l’environnement économique et le climat des affaires au Maroc et ses perspectives d’évolution ?
Le climat des affaires souffre sans contestation du très faible niveau d’éducation de la population, de certaines lenteurs de l’administration, du déficit enntrepreunarial et de certaines carences en termes de gouvernance.
Ces points faibles ont d’ailleurs été identifiés avec beaucoup de pertinence par la commission spéciale sur le modèle de développement et des plans d’actions correctifs ont d’ores et déjà été mis en place et nécessiteront la mobilisation de l’ensemble des acteurs politiques, économiques et de la société civile.
Maintenant, le Maroc a su mettre en place, tout au long de ces dernières décennies, des fondamentaux macro-économiques, réglementaires et politiques propices à un développement socio-économique plus fort et plus inclusif .
Ce développement sera aussi porté par des atouts certains tels que la stabilité politique, la culture libérale historique, la jeunesse de notre population ou la qualité de nos infrastructures.
En termes de perspectives économiques, les crises passées ont été résolues, en partie, par l’investissement public, il est grand temps que le privé prenne le relais. C’est aussi un des objectifs de la nouvelle charte d’investissement qui vise la mise en place d’incitatifs visant une croissance significative des investissements privés nationaux et internationaux dans des secteurs porteurs.
En emboitant le pas aux secteurs automobile ou aéronautique, la fillière des énergies vertes devrait dynamiser de manière exponentielle les investissements d’ici 2030 et par conséquent la croissance économique.
Les ENERGIES RENOUVELABLES représentent une opportunité unique à même de dynamiser la relance économique de manière forte et perenne