Économie Entreprises en partenariat avec Kompass Maroc lance le premier panorama du paysage ESG de la grande entreprise marocaine.
Pour cette édition, Mazars Maroc a analysé les données de cette première enquête qui révèle que davantage d’entreprises marocaines, cotées à la Bourse de Casablanca et non cotées, s’alignent sur les enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance en intégrant dans leur stratégie de développement la démarche RSE et les critères ESG.
De plus en plus d’entreprises marocaines, cotées et non cotées à la Bourse de Casablanca, s’alignent sur les enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance en intégrant dans leur stratégie de développement la démarche RSE et les critères ESG. Selon une récente enquête réalisée par le groupe Economie & Entreprises, 47% des entreprises engagées sur la durabilité adoptent des initiatives ESG. Dans le secteur industriel, 66% de ces sociétés intègrent déjà les critères ESG et 49% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental.
66% des sociétés industrielles engagées sur la durabilité au Maroc intègrent les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et Bonne Gouvernance) dans leur stratégie de développement. C’est ce que révèle une récente enquête réalisée par le groupe Economie Entreprises dans le cadre de l’édition 2023 de son flagship event « Les 500 ». Les conclusions de ce sondage, mené auprès de 137 entreprises ayant mis en œuvre au moins une initiative en matière de durabilité, et opérant notamment dans quatre secteurs d’activité dont l’industrie (41,6%), le commerce (40,1%), les services (13,1%) et la finance (5,1%), sont éloquentes et renseignent principalement sur l’attitude des entreprises marocaines quant à la prise de conscience des enjeux climatiques et de développement durable ainsi que la prise en considération des problématiques sociétales dans leur environnement. Force est de remarquer que c’est l’une des toutes premières enquêtes du genre au Maroc, d’autant qu’il y a très peu de données officielles disponibles sur l’implémentation des normes ESG par les entreprises dans le royaume. Le sondage conforte en effet une considérable orientation des entreprises concernées vers la prise en compte des enjeux climatiques dans leur process. Ainsi, sur les 57 sociétés industrielles sondées, on note un important engagement envers la RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise), avec 72% d’entre elles ayant adopté une démarche RSE. De même, 56% de ces entreprises effectuent une analyse de matérialité pour orienter leurs actions. « En ce qui concerne les critères ESG, 66% des sociétés industrielles intègrent ces éléments dans leur stratégie, et 49% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental », révèle l’étude. Sur les 55 entreprises sondées dans le secteur commercial, 75% ont adopté une démarche RSE, et 64% intègrent les critères ESG dans leur stratégie, tandis que 51% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. « Cela témoigne d’un engagement significatif envers la responsabilité sociale des entreprises. De plus, 80% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité pour orienter leurs actions », souligne-t-on. Dans le secteur des services, la tendance est bien plus haussière dans la mesure où 94% adoptent une démarche RSE. Toutefois, dans ce secteur, seules 44% des entreprises sondées réalisent une analyse de matérialité. Quant aux critères ESG, 61% les intègrent dans leur stratégie, et 50% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental.
Une part non négligeable des entreprises exportatrices implémente les normes ESG
Les entreprises du secteur de la finance sont par contre les meilleurs élèves de la classe en ce qui concerne la prise en considération de la responsabilité sociétale de l’entreprise puisque l’enquête montre qu’elles ont presque toutes adopté une démarche RSE. Toutefois, seulement 71% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité. Et seules 14% des sociétés financières intègrent les normes ESG dans leur stratégie, tandis que 57% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Soulignons que la majorité (59,1%) des entreprises sondées sont des entreprises non exportatrices. Les exportateurs moyens représentent 22,6% de l’échantillon, tandis que les grands exportateurs comptent pour 18,2%. De même, la majorité des 137 entreprises (soit 81%) n’est pas cotée en Bourse, tandis que les entreprises cotées en Bourse ne représentent que 19% de cet échantillon. Dans les détails, parmi les entreprises non exportatrices, 83% ont adopté une démarche RSE, ce qui montre un engagement fort envers la responsabilité sociétale. Aussi, 53% de ces entreprises réalisent une analyse de matérialité, et elles sont 61% à intégrer les critères ESG dans leur stratégie, tandis que seulement 47% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Concernant les entreprises moyennement exportatrices, l’enquête montre que 68% ont mis en place une démarche RSE pour soutenir leur engagement envers la responsabilité sociétale des entreprises. Cependant, seulement 42% de ces entreprises mènent une analyse de matérialité. En ce qui concerne les critères ESG, 61% des sociétés moyennement exportatrices les intègrent dans leur stratégie, tandis que 42% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Il est à noter que parmi les entreprises fortement axées sur l’exportation, 84% ont adopté une démarche RSE, et 56% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité pour mieux comprendre les enjeux essentiels de leur environnement. L’étude démontre également que 64% intègrent les critères ESG dans leur stratégie, tandis que 72% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Force est de remarquer que sur les 31 sociétés cotées en Bourse, 71% ont mis en place une démarche RSE, tandis que 58% effectuent une analyse de matérialité. 68% intègrent des critères ESG, et 48% mesurent leur empreinte carbone. En revanche, au sein des 111 sociétés non cotées en Bourse, un considérable engagement vis-à-vis de la RSE est constaté avec 87% ayant adopté une démarche RSE. De même, 52% de ces entreprises effectuent une analyse de matérialité pour guider leurs initiatives. Il est également à noter que 64% de ces sociétés intègrent les normes ESG dans leur stratégie, et 54% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. L’enquête montre aussi qu’une grande partie des entreprises sondées envisage d’adopter des mesures significatives en matière d’impact environnemental dans le cadre de leurs démarches ESG en 2023. Notons que ces mesures comprennent une variété d’actions, notamment l’installation de panneaux photovoltaïques pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles, la mise en place de systèmes de traitement et de recyclage des eaux usées en vue d’une gestion responsable des ressources en eau, la diversification de leurs portefeuilles d’actifs vers des investissements plus durables, ainsi que la création de programmes de gestion environnementale visant à identifier et à maîtriser les aspects environnementaux les plus significatifs. Aussi, note-t-on que parmi les entreprises interrogées, 53 % ont déjà acquis des certifications, ou sont en train de les obtenir ou ont prévu de le faire en 2023-2024. « Les réponses fournies révèlent un engagement solide envers les normes environnementales, notamment les certifications ISO 14000 et 14001, qui correspondent au management environnemental. Plusieurs entreprises ont réussi à obtenir ces certifications et prévoient de les renouveler, démontrant ainsi leur engagement continu en faveur de pratiques environnementales durables », font remarquer les auteurs de l’enquête, ajoutant que 54% des 137 entreprises mettent en œuvre des initiatives visant à promouvoir la parité hommes-femmes.
Un dispositif règlementaire progressif
Pour sa part, l’Autorité marocaine de contrôle du marché des capitaux (AMMC) a également pris les devants en instaurant l’obligation de publier un rapport RSE / ESG dès 2020 pour les entreprises faisant appel public à l’épargne, et a revu à la hausse les exigences sur ces reportings en 2023. En effet, l’entreprise de demain ne sera plus évaluée uniquement sur sa performance financière mais aussi sur son impact social et environnemental. Pour gagner des parts de marché et résister efficacement à la concurrence, l’entreprise doit intégrer les normes ESG dans ses process. Car, bien pensé et bien exécuté, l’ESG constitue un levier de surperformance économique des entreprises. De nombreux sondages et études réalisés ces dernières années auprès des dirigeants d’entreprises, notamment en Europe, le prouvent. Hormis la contrainte règlementaire pour les entreprises faisant appel public à l’épargne, les entreprises marocaines, et encore plus celles qui sont très actives dans l’export, ont entamé une marche irréversible vers la décarbonation, sous la houlette de l’Etat. Celles qui exportent vers la zone UE (Union Européenne) sont désormais soumises à l’obligation de se conformer au Mécanisme d’ajustement aux frontières (MACF), entré en vigueur depuis le 1er octobre 2023 dans sa phase d’essai, afin de pouvoir exporter leurs produits vers les pays de l’UE. Une marche progressive, qui à terme, obligera une plus large proportion d’entreprises marocaines d’intégrer les enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance dans leur stratégie de développement. Sur le plan de la réglementation, le Maroc continue de renforcer son dispositif. « Au Maroc, nous avons un processus progressif qui a abouti, pour le moment, à l’obligation de reporting extra-financier pour les sociétés faisant appel public à l’épargne. Ce processus continuera dans le même sens que la réglementation européenne compte tenu des engagements de convergence du Maroc avec l’UE dans le cadre du statut avancé du partenariat », explique Salah Eddine Bennani, Senior Manager – Strategy & Management Consulting chez Mazars au Maroc. Il fait notamment remarquer que l’Union Européenne a adopté en décembre dernier la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), entrée en vigueur en janvier 2023 et qui devrait être transposée dans la réglementation des pays membres avant juillet 2024. Toutefois, la mobilisation du financement nécessaire pour le déploiement de la stratégie RSE et des programmes ESG pourrait représenter un challenge considérable pour les entreprises marocaines, qui risque de freiner leur marche.
Salah Eddine Bennani
Senior Manager, Strategy & Management Consulting
Mazars Maroc
L’ESG décortiqué
par Mazars
La prise de conscience des considérations environnementales et sociales s’accélère dans le monde des affaires. Ces dernières années, de nombreux grands groupes marocains, encouragés par la réglementation sur le reporting extra-financier pour les sociétés faisant appel public à l’épargne, ont intégré l’ESG dans leur process. Salah Eddine Bennani, Senior Manager, Strategy & Management Consulting chez Mazars au Maroc, explique les enjeux et les implications de ce nouveau paradigme pour les entreprises marocaines.
Depuis quelques années, les économies mondialisées et leurs grandes entreprises sont confrontées à un nouveau paradigme qui impose au libéralisme économique une sorte de « Reset ». On parle même de néo-capitalisme. Quel est votre regard sur cette nouvelle matrice économique ?
Ce nouveau paradigme marque l’amorce d’une étape majeure dans le cours de l’histoire et touche aux fondements même du capitalisme. En effet, après des siècles de croissance tirée par la découverte d’importants gisements de ressources naturelles et leur exploitation de manière abondante, le monde a basculé dans un mode de consommation plus rapide qui ne permet pas à la terre de se régénérer.
A cela se rajoute le dérèglement climatique qui s’est accentué au cours des dernières décennies. En prenant également en considération la forte croissance démographique, il va sans dire que les décideurs sont confrontés à des situations plus complexes autant sur le plan économique que politique, et dont les origines sont environnementales et sociales. D’où la concertation onusienne et la formalisation des ODD – Objectifs de développement durable – au nombre de 17 inclus dans l’Agenda 2030 de l’Organisation des Nations Unies.
Ces enjeux impactent bien évidemment aussi le monde des affaires dans la mesure où l’entreprise exploite différentes matières premières pour produire des biens (elle peut donc être confrontée à des difficultés d’accès à ces ressources ou aussi être à l’origine de leur détérioration). D’autre part, l’entreprise subit également les affres du réchauffement climatique.
A la lumière de vos explications, y a-t-il un amalgame entre ESG et RSE ?
Tout à fait, il peut subsister un amalgame. Avoir en effet une conscience sociétale ne suffit pas. Il faut agir en adéquation avec cette conscience, d’où le concept de RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise).
C’est un cadre de réflexion qui invite l’entreprise à formuler sa conscience sociétale, sa sensibilité à l’égard des différentes problématiques posées (en se basant par exemple sur les 17 ODD), et à formaliser des orientations et des choix d’action en la matière. L’ESG constitue l’étape suivante. Il s’agit d’un palier de maturité qui apporte un focus sur les trois leviers (environnementaux, sociétaux et bonne gouvernance) qui le constituent, de manière plus précise avec des métriques, des indicateurs permettant d’évaluer les actions réalisées.
Peut-on dire que l’ESG offre une autre image de l’entreprise au-delà de ses indicateurs financiers ?
Oui. Les métriques ESG peuvent porter sur des informations telles que les émissions carbone, l’empreinte carbone, la vulnérabilité au changement climatique, la pollution générée et bien d’autres points en ce qui concerne le volet Environnemental.
Sur le volet Social, il y a les relations clients – fournisseurs, la conformité au droit social (dont la santé et la sécurité au travail, les sujets de discrimination, de protection de l’enfance…), parmi tant d’autres. Et en ce qui concerne le pilier Gouvernance, il y a l’éthique, la transparence fiscale, les droits des actionnaires (notamment minoritaires), la rémunération des dirigeants, etc.
Ce sont autant d’indicateurs qui permettent de mieux connaître une entreprise, au-delà de ses états financiers, de mieux comprendre les risques auxquels elle est confrontée et les dispositifs de réponse qu’elle met en œuvre, et de mieux apprécier sa stratégie pour générer de la croissance durable avec une lecture revisitée des opportunités. Ce n’est pas un hasard si le niveau d’investissement dans les fonds ESG connaît une croissance fulgurante dans le monde : 220% d’augmentation entre 2019 et 2021, passant de 285 à 650 milliards de dollars investis (Source : Étude Refinitiv/Lipper – nov. 2021). Et il en va de même pour la mobilisation des instances régionales et internationales de normalisation comptable pour édicter des standards de reporting extra-financier (notamment GRI, ESRS, IFRS S1 et S2 publiés en juin 2023).
Il faut remarquer que les réglementations nationales et régionales accordent de plus en plus d’importance à ces reportings extra-financiers, que cela soit à titre d’information périodique régulière ou à titre d’information requise dans le cadre d’opérations spécifiques.
Le Maroc n’est pas en reste : l’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux) a introduit, pour les sociétés faisant appel public à l’épargne, l’obligation de publier un rapport RSE/ESG dès 2020 et a revu à la hausse les exigences sur ces reportings en 2023. L’objectif de l’AMMC est de promouvoir la culture de la Responsabilité RSE au niveau des sociétés faisant appel public à l’épargne au Maroc, et de préparer ces dernières aux futures obligations de reporting ESG qu’il est prévu de mettre en place.
Il est désormais question de conscience sociale de l’entreprise et de clientèle socialement consciente… Pouvez-vous nous expliquer ces termes ?
La conscience sociale ou plutôt sociétale de l’entreprise est le fait pour celle-ci de comprendre tous les enjeux liés à tout ce que j’ai évoqué dans la question précédente, c’est-à-dire comprendre in fine comment l’entreprise est impactée par les phénomènes d’ordre environnemental et social, et comment elle-même impacte l’environnement et la société autant positivement que négativement. En ce qui concerne la clientèle, avoir une conscience sociétale implique qu’il faut comprendre que nos choix de consommation ont également un impact sur l’environnement et sur la société.
Il y a également la problématique des faux ESG. Qu’en pensez-vous ?
Le faux ESG, ou encore le greenwashing, fait référence simplement à la fraude en matière de communication et de publication d’informations extra-financières. En vue de l’éviter, l’entreprise doit structurer sa stratégie RSE sur une base fondée et méthodique, appuyée par une analyse de matérialité ainsi qu’une adéquation avec la stratégie business. Elle doit traduire cette stratégie RSE en dispositifs ESG clairs et précis, outillés d’indicateurs pertinents, adaptés, mesurables et vérifiables, en s’appuyant sur des référentiels normés. Elle doit mettre en place un processus de collecte, de production et d’analyse de l’information ESG, efficace, permanent, traçable et vérifiable. L’entreprise doit également s’assurer que son reporting se conforme aux normes et standards et qu’il apporte aux destinataires une information de qualité et fiable, compréhensible sans équivoque. En complément, le recours à la certification de ces rapports est une mesure précieuse pour apporter une assurance raisonnable quant à la véracité et la conformité des informations publiées.
La réglementation marocaine ne prévoit pas encore l’obligation de certification des rapports extra-financiers, contrairement à certaines juridictions internationales. Toutefois, les autorités marocaines compétentes pourraient inclure cet aspect à la réglementation dans les prochaines années.
Peut-on dire aujourd’hui que les ESG favorisent l’approche de l’exclusion à celle de l’inclusion ?
Les ESG ne favorisent pas l’approche de l’exclusion. Il faut savoir, d’une part, que l’un des outils de travail essentiels pour structurer la démarche RSE est l’analyse de matérialité. C’est une approche fondamentalement inclusive puisqu’elle consiste en une identification et une implication de l’ensemble des parties prenantes, tant internes qu’externes de diverses catégories, dans l’activité et le fonctionnement de l’entreprise. D’autre part, le concept de RSE remonte aux années 1950 et a été progressivement précisé et formalisé notamment dans les années 1990. Le Pacte mondial des Nations Unies, qui date des années 2000, a posé les jalons des ODD adoptés en 2015… Avec le renforcement de la réglementation (de manière très progressive, tout de même), et l’attention portée par les investisseurs aux piliers ESG, on passe de plusieurs décennies de sensibilisation à une concrétisation et une opérationnalisation sur le terrain.
Toutefois, il est important de reconnaître que le processus n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière et que les entreprises qui tarderont à prendre le train en marche auront beaucoup de difficultés à l’avenir non seulement au regard des futures réglementations, mais également en ce qui concerne le gap qu’elles auront creusé vis-à-vis des attentes de leurs marchés.
ESG LES 500 accélèrent la cadence
/dans Uncategorized /par adminÉconomie Entreprises en partenariat avec Kompass Maroc lance le premier panorama du paysage ESG de la grande entreprise marocaine.
Pour cette édition, Mazars Maroc a analysé les données de cette première enquête qui révèle que davantage d’entreprises marocaines, cotées à la Bourse de Casablanca et non cotées, s’alignent sur les enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance en intégrant dans leur stratégie de développement la démarche RSE et les critères ESG.
De plus en plus d’entreprises marocaines, cotées et non cotées à la Bourse de Casablanca, s’alignent sur les enjeux environnementaux, sociétaux et de gouvernance en intégrant dans leur stratégie de développement la démarche RSE et les critères ESG. Selon une récente enquête réalisée par le groupe Economie & Entreprises, 47% des entreprises engagées sur la durabilité adoptent des initiatives ESG. Dans le secteur industriel, 66% de ces sociétés intègrent déjà les critères ESG et 49% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental.
66% des sociétés industrielles engagées sur la durabilité au Maroc intègrent les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et Bonne Gouvernance) dans leur stratégie de développement. C’est ce que révèle une récente enquête réalisée par le groupe Economie Entreprises dans le cadre de l’édition 2023 de son flagship event « Les 500 ». Les conclusions de ce sondage, mené auprès de 137 entreprises ayant mis en œuvre au moins une initiative en matière de durabilité, et opérant notamment dans quatre secteurs d’activité dont l’industrie (41,6%), le commerce (40,1%), les services (13,1%) et la finance (5,1%), sont éloquentes et renseignent principalement sur l’attitude des entreprises marocaines quant à la prise de conscience des enjeux climatiques et de développement durable ainsi que la prise en considération des problématiques sociétales dans leur environnement. Force est de remarquer que c’est l’une des toutes premières enquêtes du genre au Maroc, d’autant qu’il y a très peu de données officielles disponibles sur l’implémentation des normes ESG par les entreprises dans le royaume. Le sondage conforte en effet une considérable orientation des entreprises concernées vers la prise en compte des enjeux climatiques dans leur process. Ainsi, sur les 57 sociétés industrielles sondées, on note un important engagement envers la RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise), avec 72% d’entre elles ayant adopté une démarche RSE. De même, 56% de ces entreprises effectuent une analyse de matérialité pour orienter leurs actions. « En ce qui concerne les critères ESG, 66% des sociétés industrielles intègrent ces éléments dans leur stratégie, et 49% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental », révèle l’étude. Sur les 55 entreprises sondées dans le secteur commercial, 75% ont adopté une démarche RSE, et 64% intègrent les critères ESG dans leur stratégie, tandis que 51% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. « Cela témoigne d’un engagement significatif envers la responsabilité sociale des entreprises. De plus, 80% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité pour orienter leurs actions », souligne-t-on. Dans le secteur des services, la tendance est bien plus haussière dans la mesure où 94% adoptent une démarche RSE. Toutefois, dans ce secteur, seules 44% des entreprises sondées réalisent une analyse de matérialité. Quant aux critères ESG, 61% les intègrent dans leur stratégie, et 50% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental.
Une part non négligeable des entreprises exportatrices implémente les normes ESG
Les entreprises du secteur de la finance sont par contre les meilleurs élèves de la classe en ce qui concerne la prise en considération de la responsabilité sociétale de l’entreprise puisque l’enquête montre qu’elles ont presque toutes adopté une démarche RSE. Toutefois, seulement 71% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité. Et seules 14% des sociétés financières intègrent les normes ESG dans leur stratégie, tandis que 57% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Soulignons que la majorité (59,1%) des entreprises sondées sont des entreprises non exportatrices. Les exportateurs moyens représentent 22,6% de l’échantillon, tandis que les grands exportateurs comptent pour 18,2%. De même, la majorité des 137 entreprises (soit 81%) n’est pas cotée en Bourse, tandis que les entreprises cotées en Bourse ne représentent que 19% de cet échantillon. Dans les détails, parmi les entreprises non exportatrices, 83% ont adopté une démarche RSE, ce qui montre un engagement fort envers la responsabilité sociétale. Aussi, 53% de ces entreprises réalisent une analyse de matérialité, et elles sont 61% à intégrer les critères ESG dans leur stratégie, tandis que seulement 47% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Concernant les entreprises moyennement exportatrices, l’enquête montre que 68% ont mis en place une démarche RSE pour soutenir leur engagement envers la responsabilité sociétale des entreprises. Cependant, seulement 42% de ces entreprises mènent une analyse de matérialité. En ce qui concerne les critères ESG, 61% des sociétés moyennement exportatrices les intègrent dans leur stratégie, tandis que 42% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Il est à noter que parmi les entreprises fortement axées sur l’exportation, 84% ont adopté une démarche RSE, et 56% d’entre elles réalisent une analyse de matérialité pour mieux comprendre les enjeux essentiels de leur environnement. L’étude démontre également que 64% intègrent les critères ESG dans leur stratégie, tandis que 72% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. Force est de remarquer que sur les 31 sociétés cotées en Bourse, 71% ont mis en place une démarche RSE, tandis que 58% effectuent une analyse de matérialité. 68% intègrent des critères ESG, et 48% mesurent leur empreinte carbone. En revanche, au sein des 111 sociétés non cotées en Bourse, un considérable engagement vis-à-vis de la RSE est constaté avec 87% ayant adopté une démarche RSE. De même, 52% de ces entreprises effectuent une analyse de matérialité pour guider leurs initiatives. Il est également à noter que 64% de ces sociétés intègrent les normes ESG dans leur stratégie, et 54% mesurent leur empreinte carbone pour évaluer leur impact environnemental. L’enquête montre aussi qu’une grande partie des entreprises sondées envisage d’adopter des mesures significatives en matière d’impact environnemental dans le cadre de leurs démarches ESG en 2023. Notons que ces mesures comprennent une variété d’actions, notamment l’installation de panneaux photovoltaïques pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles, la mise en place de systèmes de traitement et de recyclage des eaux usées en vue d’une gestion responsable des ressources en eau, la diversification de leurs portefeuilles d’actifs vers des investissements plus durables, ainsi que la création de programmes de gestion environnementale visant à identifier et à maîtriser les aspects environnementaux les plus significatifs. Aussi, note-t-on que parmi les entreprises interrogées, 53 % ont déjà acquis des certifications, ou sont en train de les obtenir ou ont prévu de le faire en 2023-2024. « Les réponses fournies révèlent un engagement solide envers les normes environnementales, notamment les certifications ISO 14000 et 14001, qui correspondent au management environnemental. Plusieurs entreprises ont réussi à obtenir ces certifications et prévoient de les renouveler, démontrant ainsi leur engagement continu en faveur de pratiques environnementales durables », font remarquer les auteurs de l’enquête, ajoutant que 54% des 137 entreprises mettent en œuvre des initiatives visant à promouvoir la parité hommes-femmes.
Un dispositif règlementaire progressif
Pour sa part, l’Autorité marocaine de contrôle du marché des capitaux (AMMC) a également pris les devants en instaurant l’obligation de publier un rapport RSE / ESG dès 2020 pour les entreprises faisant appel public à l’épargne, et a revu à la hausse les exigences sur ces reportings en 2023. En effet, l’entreprise de demain ne sera plus évaluée uniquement sur sa performance financière mais aussi sur son impact social et environnemental. Pour gagner des parts de marché et résister efficacement à la concurrence, l’entreprise doit intégrer les normes ESG dans ses process. Car, bien pensé et bien exécuté, l’ESG constitue un levier de surperformance économique des entreprises. De nombreux sondages et études réalisés ces dernières années auprès des dirigeants d’entreprises, notamment en Europe, le prouvent. Hormis la contrainte règlementaire pour les entreprises faisant appel public à l’épargne, les entreprises marocaines, et encore plus celles qui sont très actives dans l’export, ont entamé une marche irréversible vers la décarbonation, sous la houlette de l’Etat. Celles qui exportent vers la zone UE (Union Européenne) sont désormais soumises à l’obligation de se conformer au Mécanisme d’ajustement aux frontières (MACF), entré en vigueur depuis le 1er octobre 2023 dans sa phase d’essai, afin de pouvoir exporter leurs produits vers les pays de l’UE. Une marche progressive, qui à terme, obligera une plus large proportion d’entreprises marocaines d’intégrer les enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance dans leur stratégie de développement. Sur le plan de la réglementation, le Maroc continue de renforcer son dispositif. « Au Maroc, nous avons un processus progressif qui a abouti, pour le moment, à l’obligation de reporting extra-financier pour les sociétés faisant appel public à l’épargne. Ce processus continuera dans le même sens que la réglementation européenne compte tenu des engagements de convergence du Maroc avec l’UE dans le cadre du statut avancé du partenariat », explique Salah Eddine Bennani, Senior Manager – Strategy & Management Consulting chez Mazars au Maroc. Il fait notamment remarquer que l’Union Européenne a adopté en décembre dernier la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), entrée en vigueur en janvier 2023 et qui devrait être transposée dans la réglementation des pays membres avant juillet 2024. Toutefois, la mobilisation du financement nécessaire pour le déploiement de la stratégie RSE et des programmes ESG pourrait représenter un challenge considérable pour les entreprises marocaines, qui risque de freiner leur marche.
Salah Eddine Bennani
Senior Manager, Strategy & Management Consulting
Mazars Maroc
L’ESG décortiqué
par Mazars
La prise de conscience des considérations environnementales et sociales s’accélère dans le monde des affaires. Ces dernières années, de nombreux grands groupes marocains, encouragés par la réglementation sur le reporting extra-financier pour les sociétés faisant appel public à l’épargne, ont intégré l’ESG dans leur process. Salah Eddine Bennani, Senior Manager, Strategy & Management Consulting chez Mazars au Maroc, explique les enjeux et les implications de ce nouveau paradigme pour les entreprises marocaines.
Depuis quelques années, les économies mondialisées et leurs grandes entreprises sont confrontées à un nouveau paradigme qui impose au libéralisme économique une sorte de « Reset ». On parle même de néo-capitalisme. Quel est votre regard sur cette nouvelle matrice économique ?
Ce nouveau paradigme marque l’amorce d’une étape majeure dans le cours de l’histoire et touche aux fondements même du capitalisme. En effet, après des siècles de croissance tirée par la découverte d’importants gisements de ressources naturelles et leur exploitation de manière abondante, le monde a basculé dans un mode de consommation plus rapide qui ne permet pas à la terre de se régénérer.
A cela se rajoute le dérèglement climatique qui s’est accentué au cours des dernières décennies. En prenant également en considération la forte croissance démographique, il va sans dire que les décideurs sont confrontés à des situations plus complexes autant sur le plan économique que politique, et dont les origines sont environnementales et sociales. D’où la concertation onusienne et la formalisation des ODD – Objectifs de développement durable – au nombre de 17 inclus dans l’Agenda 2030 de l’Organisation des Nations Unies.
Ces enjeux impactent bien évidemment aussi le monde des affaires dans la mesure où l’entreprise exploite différentes matières premières pour produire des biens (elle peut donc être confrontée à des difficultés d’accès à ces ressources ou aussi être à l’origine de leur détérioration). D’autre part, l’entreprise subit également les affres du réchauffement climatique.
A la lumière de vos explications, y a-t-il un amalgame entre ESG et RSE ?
Tout à fait, il peut subsister un amalgame. Avoir en effet une conscience sociétale ne suffit pas. Il faut agir en adéquation avec cette conscience, d’où le concept de RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise).
C’est un cadre de réflexion qui invite l’entreprise à formuler sa conscience sociétale, sa sensibilité à l’égard des différentes problématiques posées (en se basant par exemple sur les 17 ODD), et à formaliser des orientations et des choix d’action en la matière. L’ESG constitue l’étape suivante. Il s’agit d’un palier de maturité qui apporte un focus sur les trois leviers (environnementaux, sociétaux et bonne gouvernance) qui le constituent, de manière plus précise avec des métriques, des indicateurs permettant d’évaluer les actions réalisées.
Peut-on dire que l’ESG offre une autre image de l’entreprise au-delà de ses indicateurs financiers ?
Oui. Les métriques ESG peuvent porter sur des informations telles que les émissions carbone, l’empreinte carbone, la vulnérabilité au changement climatique, la pollution générée et bien d’autres points en ce qui concerne le volet Environnemental.
Sur le volet Social, il y a les relations clients – fournisseurs, la conformité au droit social (dont la santé et la sécurité au travail, les sujets de discrimination, de protection de l’enfance…), parmi tant d’autres. Et en ce qui concerne le pilier Gouvernance, il y a l’éthique, la transparence fiscale, les droits des actionnaires (notamment minoritaires), la rémunération des dirigeants, etc.
Ce sont autant d’indicateurs qui permettent de mieux connaître une entreprise, au-delà de ses états financiers, de mieux comprendre les risques auxquels elle est confrontée et les dispositifs de réponse qu’elle met en œuvre, et de mieux apprécier sa stratégie pour générer de la croissance durable avec une lecture revisitée des opportunités. Ce n’est pas un hasard si le niveau d’investissement dans les fonds ESG connaît une croissance fulgurante dans le monde : 220% d’augmentation entre 2019 et 2021, passant de 285 à 650 milliards de dollars investis (Source : Étude Refinitiv/Lipper – nov. 2021). Et il en va de même pour la mobilisation des instances régionales et internationales de normalisation comptable pour édicter des standards de reporting extra-financier (notamment GRI, ESRS, IFRS S1 et S2 publiés en juin 2023).
Il faut remarquer que les réglementations nationales et régionales accordent de plus en plus d’importance à ces reportings extra-financiers, que cela soit à titre d’information périodique régulière ou à titre d’information requise dans le cadre d’opérations spécifiques.
Le Maroc n’est pas en reste : l’AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux) a introduit, pour les sociétés faisant appel public à l’épargne, l’obligation de publier un rapport RSE/ESG dès 2020 et a revu à la hausse les exigences sur ces reportings en 2023. L’objectif de l’AMMC est de promouvoir la culture de la Responsabilité RSE au niveau des sociétés faisant appel public à l’épargne au Maroc, et de préparer ces dernières aux futures obligations de reporting ESG qu’il est prévu de mettre en place.
Il est désormais question de conscience sociale de l’entreprise et de clientèle socialement consciente… Pouvez-vous nous expliquer ces termes ?
La conscience sociale ou plutôt sociétale de l’entreprise est le fait pour celle-ci de comprendre tous les enjeux liés à tout ce que j’ai évoqué dans la question précédente, c’est-à-dire comprendre in fine comment l’entreprise est impactée par les phénomènes d’ordre environnemental et social, et comment elle-même impacte l’environnement et la société autant positivement que négativement. En ce qui concerne la clientèle, avoir une conscience sociétale implique qu’il faut comprendre que nos choix de consommation ont également un impact sur l’environnement et sur la société.
Il y a également la problématique des faux ESG. Qu’en pensez-vous ?
Le faux ESG, ou encore le greenwashing, fait référence simplement à la fraude en matière de communication et de publication d’informations extra-financières. En vue de l’éviter, l’entreprise doit structurer sa stratégie RSE sur une base fondée et méthodique, appuyée par une analyse de matérialité ainsi qu’une adéquation avec la stratégie business. Elle doit traduire cette stratégie RSE en dispositifs ESG clairs et précis, outillés d’indicateurs pertinents, adaptés, mesurables et vérifiables, en s’appuyant sur des référentiels normés. Elle doit mettre en place un processus de collecte, de production et d’analyse de l’information ESG, efficace, permanent, traçable et vérifiable. L’entreprise doit également s’assurer que son reporting se conforme aux normes et standards et qu’il apporte aux destinataires une information de qualité et fiable, compréhensible sans équivoque. En complément, le recours à la certification de ces rapports est une mesure précieuse pour apporter une assurance raisonnable quant à la véracité et la conformité des informations publiées.
La réglementation marocaine ne prévoit pas encore l’obligation de certification des rapports extra-financiers, contrairement à certaines juridictions internationales. Toutefois, les autorités marocaines compétentes pourraient inclure cet aspect à la réglementation dans les prochaines années.
Peut-on dire aujourd’hui que les ESG favorisent l’approche de l’exclusion à celle de l’inclusion ?
Les ESG ne favorisent pas l’approche de l’exclusion. Il faut savoir, d’une part, que l’un des outils de travail essentiels pour structurer la démarche RSE est l’analyse de matérialité. C’est une approche fondamentalement inclusive puisqu’elle consiste en une identification et une implication de l’ensemble des parties prenantes, tant internes qu’externes de diverses catégories, dans l’activité et le fonctionnement de l’entreprise. D’autre part, le concept de RSE remonte aux années 1950 et a été progressivement précisé et formalisé notamment dans les années 1990. Le Pacte mondial des Nations Unies, qui date des années 2000, a posé les jalons des ODD adoptés en 2015… Avec le renforcement de la réglementation (de manière très progressive, tout de même), et l’attention portée par les investisseurs aux piliers ESG, on passe de plusieurs décennies de sensibilisation à une concrétisation et une opérationnalisation sur le terrain.
Toutefois, il est important de reconnaître que le processus n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière et que les entreprises qui tarderont à prendre le train en marche auront beaucoup de difficultés à l’avenir non seulement au regard des futures réglementations, mais également en ce qui concerne le gap qu’elles auront creusé vis-à-vis des attentes de leurs marchés.
AGIRH
/dans Uncategorized /par adminNous devons notre réussite aux compétences de nos ingénieurs et à la confiance de nos clients
Plus de 21 ans d’existence et pourtant cet acteur de référence ne cesse d’« AGIRH ». Peu importe les obstacles, il sait s’adapter et proposer les solutions adéquates. Cela a d’ailleurs été le cas durant la pandémie et l’instauration du télétravail. Explications d’Anissa Berbich.
Quel impact a eu la pandémie sur la fonction RH en entreprise ? Et quelles étaient les solutions mises en place par AGIRH pour y faire face ?
La pandémie de la Covid19 a eu un impact important sur la fonction RH en général. Chez AGIRH, en tant qu’acteur important en termes de solution intégrée pour la digitalisation des processus RH, nous avons dès les premiers jours de la crise mis en place une cellule pour définir les actions d’accompagnement à mener pour aider nos clients et répondre au mieux à leurs demandes. La période de confinement et le mode télétravail nous ont permis d’accélérer le lancement d’une nouvelle version de AGIRH plus moderne, plus personnalisable et opérationnelle dès son installation. Ce qui réduit énormément le coût global du projet et son délai de mise en œuvre. La nouvelle version est plus orientée vers le talent management : suivi de la performance, plan individuel de carrière, gestion des plans de successions… tout en gardant, dans une seule solution intégrée, les modules de base comme la paie, la gestion du pointage, la gestion du social… Dès les premiers mois de la crise sanitaire, nous avons assisté à une demande de plus en plus importante des entreprises pour mettre en place un SIRH afin d’optimiser la gestion de leur capital humain, assurer une meilleure compétitivité et une meilleure rétention de leurs collaborateurs. La demande des SIRH en mode cloud a aussi augmenté par rapport au mode On Premise puisque nous avons eu en 2021 plus de clients en mode cloud que ceux en mode On Premise. Nos équipes ont essayé de transformer les difficultés vécues lors des premiers mois de la crise sanitaire en opportunité pour en sortir plus forts. Ainsi, les défis lancés par la crise sanitaire nous ont poussés à consolider notre offre pour l’orienter vers les exigences du marché et nous ont permis d’assoir notre position sur le marché marocain et de gagner plus de part de marché à l’international.
Dans ce sens, qu’est-ce qui vous distingue de vos concurrents ?
AGIRH existe depuis plus de 21 ans. Nous avons pu garder une agilité qui manque à plusieurs acteurs dans notre domaine et qui nous permet de rester à l’écoute de nos clients pour une prise en charge rapide de leurs attentes. Ceci se décline en deux axes. Dans un premier temps sur le plan des Ressources Humaines. En effet, il faut savoir que nos équipes, que ça soit nos consultants qui s’occupent de la mise en place de AGIRH chez nos clients ou de nos ingénieurs en recherche et développement qui assurent l’évolution de la solution, ont cumulé une expérience, pour la majorité, dépassant les 10 ans. Cette expérience associée au fait que nous privilégions un mode de management qui donne à chacun de nos collaborateurs une grande autonomie dans la réalisation de ses responsabilités, nous permet une réactivité importante. Dans un second temps, notre Solution proposée: Notre progiciel AGIRH a été conçu dès le début pour qu’il soit adapté à tout type d’entreprise, public ou privé, et sans développement spécifique. Un réel paramétrage qui permet au SIRH d’évoluer rapidement et à moindre coût. Nous avons aussi mené ces dernières années un chantier « d’apéisation » des services AGIRH qui nous permet de nous interfacer facilement avec d’autres solutions par web service: solution souvent préconisée par nos clients multinationales et qui commence à être adoptée par quelques-uns de nos clients marocains. Aves ces deux axes, nous arrivons à relever les challenges que nous présentent nos clients et nous permettent de construire ensemble leur solution SIRH la plus optimale.
Vous avez fait paraitre un livre blanc, dédié aux DRH du Maroc, qu’est ce qui a motivé cette action et quelles sont les principales conclusions qui en ressortent ?
AGIRH est un éditeur qui investit massivement dans la R&D. Capitalisant sur notre dynamique de croissance aussi bien technologique que commerciale, nous estimons qu’il est de notre devoir de partager avec la communauté des DRH notre vision de l’avenir, d’où la publication de notre livre blanc dédié aux DRH face à l’épreuve de la Covid19. Ce livre blanc fait ressortir 10 recommandations opérationnelles pour réussir la digitalisation du processus de gestion de votre capital humain. Ces recommandations concernant le télétravail, le management à distance, la digitalisation et aux enjeux de la sécurité et la protection des données personnelles, la refonte des espaces de travail grâce au Flex Office, l’accélération de l’adoption de SIRH, la formation sur le numérique ainsi que l’adoption du smart working comme levier de fidélisation du capital humain. À noter que cet ebook est le fruit de témoignages et de l’engagement de plusieurs DRH marocains qui ont pris le temps de partager leurs expériences face à l’épreuve du Coronavirus et leur perception de l’avenir de la fonction de gestion du capital humain face aux contraintes de la crise sanitaire et ses répercussions post-Covid19.
Ce livre blanc, est disponible en téléchargement gratuitement en ligne sur l’adresse : www.agirh.net/ebooks-livre-blanc.php.
Vous êtes un modèle sur le continent africain, quel bilan dressez-vous de votre activité sur le continent ?
Nous sommes fiers d’être une success story marocaine. Cette réussite nous la devons aux compétences de nosingénieurs marocains qui croient en AGIRH et contribuent au rayonnement de la marque Made in Morocco mais aussi et surtout, elle est due à nos premiers clients qui ont cru en nous et qui nous renouvellent leur confiance. Capitalisant sur notre succès sur le marché marocain, nous avons focalisé notre développement sur le marché africain. Nous nous appuyons sur des partenariats avec des SSII importantes dans leur pays auxquelles nous assurons un transfert de compétence pour devenir nos représentants dans leur pays. Nous établissons des partenariats sur le long terme bâtis sur le win-win pour nos deux pays. Ce partenariat nous a permis d’être plus prêts de nos clients et nos prospects, notamment au Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, République de Guinée, Sénégal, Togo, Tunisie… Notre développement en Afrique à destination des PME et des grands groupes africains capitalise sur le retour d’expériences de déploiement de notre plateforme SIRH auprès de plus de 450 entreprises au Maroc.
Selon vous, quels sont encore les défis à relever au sein du continent ?
L’Afrique est un marché à fort potentiel de développement. Le Maroc partage une histoire et une culture communes avec les pays du continent, un atout considérable pour mieux nous rapprocher de ce marché prometteur. Il faut admettre que le processus de mise en place des SIRH est déjà amorcé dans plusieurs pays africains. Néanmoins, l’enjeu est que les projets de digitalisation des processus RH soient précédés et accompagnés par des projets d’études. L’intérêt d’une telle démarche est de mieux aider les organismes publics et les entreprises privées à bien définir leurs processus RH et les optimiser dans le cadre de leurs chantiers de digitalisation. Parallèlement, une conduite du changement s’impose pour sensibiliser et réussir l’adhésion des collaborateurs des entreprises à cette digitalisation de la gestion du capital humain lancée généralement à l’initiative de la direction générale et la direction des ressources humaines. Sur le plan technologique, la contrainte de généralisation de l’accès internet est un défi majeur à prendre en considération compte tenu du fait que dans certains pays, il est difficile de déployer des solutions RH sur cloud, faute d’accessibilité internet. Je suis convaincue que l’accélération de la démocratisation de l’accès à Internet en Afrique contribuera à faciliter le déploiement de solutions cloud RH pour optimiser les budgets d’investissement technologiques, mieux sécuriser les données et garantir la réactivité des prestataires et des fournisseurs des solutions de gestion du capital humain.`
Quels sont vos projets prévus à l’avenir ?
L’éditeur AGIRH, filiale de Ténor Group, se focalise sur deux axes stratégiques pour son développement. Le premier consiste à renforcer nos investissements dans la R&D pour booster davantage le leadership de nos solutions et offrir aux collaborateurs et managers des services RH adaptés à leur besoins. Le second axe de développement est l’accélération de notre croissance à l’international pour le marché francophone et anglophone.
Nous devons notre réussite aux compétences de nos ingénieurs et à la confiance de nos clients
Agentis
/dans Uncategorized /par adminNous sommes le premier groupe africain intégré dans le domaine de l’infrastructure médicale et de ses équipements
Accompagner la transformation du système de santé au Maroc et en Afrique sub-saharienne, telle est la mission que s’est assigné Agentis. Pour cet expert du domaine, le meilleur reste à venir. Le système de santé occupant une place de plus en plus prédominante il est donc plus que nécessaire d’accompagner ce secteur en plein essor. Explications de Adil Mesfioui.
Quel bilan dressez-vous du secteur de la santé au Maroc en général ainsi que celui de votre activité surtout après l’avènement de la crise de la Covid-19 ?
En temps de pandémie, tous les regards se posent sur la santé. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a mis en lumière les systèmes de santé partout dans le monde, en mettant à nu les défaillances mais aussi en soulignant les forces.
Au Maroc, la gestion de la crise a été exemplaire. Nous avons été témoins d’une forme d’ingéniosité collective entre les professionnels de la santé et les autorités. Très rapidement, nous avons mené le combat de front. Dans cet élan solidaire, Agentis s’est engagé pour assurer la disponibilité du matériel, équiper les centres de santé et de vaccination, garantir la maintenance des équipements médicaux.
En temps de pandémie, tous les regards sont tournés vers la Covid-19. Mais qu’en est-il des autres troubles ? Des maladies chroniques graves ? Des patients admis aux urgences ? Nous nous sommes engagés auprès de nos clients, des institutions et des professionnels de la santé pour répondre efficacement à l’affluence de patients et à leurs besoins.
Nous avons réussi à sortir de cette crise avec une tendance positive, par un taux d’équipement en hausse. Parce que l’essentiel est d’équiper intelligemment, avec du matériel de qualité et des infrastructures de pointe, pour permettre aux médecins de travailler dans de bonnes conditions.
Nous assistons aussi à l’accélération de la digitalisation des centres de santé. Pour rappel, Agentis a pris une participation de 25% dans Enova Research & Technology, le seul éditeur marocain de progiciels destinés aux établissements de santé.
Nous assistons ces dernières années à une progression croissante des espaces de santé privés et publiques au Maroc. Qu’est-ce qui expliquerait cette tendance ?
Il ne s’agit pas là d’un phénomène ponctuel ou d’une tendance éphémère. Au contraire, les institutions privées et publiques sont pleinement conscientes des besoins grandissants en matière d’accès à la santé. C’est pour couvrir les besoins des populations que nous créons des lieux de santé de proximité, équipés, accessibles et de qualité. Ainsi, nous nous engageons tous dans l’élan insufflé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, pour donner, faciliter et démocratiser l’accès à la santé au plus grand nombre de citoyens, tant dans le milieu urbain que rural.
Sur le territoire marocain, Agentis a réalisé plusieurs projets clés en main de cliniques multidisciplinaires à Casablanca (300 lits), Marrakech (150 lits) et Tanger (150 lits). Nous avons aussi réalisé plus de 200 blocs opératoires et autant de services de réanimation modulaires, en plus d’accompagner de nombreux opérateurs de la santé dans l’équipement de leurs centres de santé et dans la gestion du matériel et des consommables médicaux.
C’est une priorité absolue pour nous tous, professionnels de la santé. Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif, de nombreuses initiatives ont été lancées et on assiste comme vous dites à une progression croissante du nombre d’hôpitaux et de cliniques. Et on ne s’arrête pas là ! Notre mission est d’accompagner la transformation du système de santé au Maroc et Afrique sub-saharienne en concevant et en équipant des hôpitaux et des cliniques aux meilleurs standards internationaux, et ainsi, contribuer, par le transfert de nos expertises, au renforcement et à l’évolution des compétences sur le continent. Aujourd’hui, nous avons à notre actif des réalisations majeures dans les infrastructures de santé.
Vous accompagnez aussi plusieurs clients dans la conception de leur projet médical en Afrique. Comment évolue le secteur de la santé sur le continent ?
Positivement ! Nous sommes convaincus que l’Afrique est une terre d’avenir, débordante d’énergie, avec de réelles forces vives. Nous sommes tous conscients de la corrélation entre l’accès à la santé et le développement des nations. C’est pour cela que chez Agentis, nous nous engageons à accompagner les territoires et les institutions à démocratiser et faciliter l’accès à la santé.
Preuve en est, nous avons déjà une dizaine de projets en Afrique sub-saharienne : en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Congo, au Gabon, au Tchad, au Mali et au Niger. Sur certains de ces territoires, nous avons réalisé des hôpitaux pluridisciplinaires clé en mains et sur-mesure. Des lieux de santé qui répondent parfaitement aux besoins des territoires et des citoyens, équipés aux meilleurs standards internationaux.
Pour Agentis, l’expansion sur les territoires africains a marqué un tournant important dans la stratégie de développement d’Agentis. Cela s’inscrit dans la dynamique de Coopération Sud-Sud. Le premier projet clé en mains a été un centre d’oncologie et de cancérologie à Abidjan. Un projet pionnier qui nous a permis de renforcer notre expertise en solutions clé en mains. Un savoir-faire que nous avons ensuite consolidé au Maroc et dans d’autres territoires en Afrique sub-saharienne.
Quels sont les freins que vous rencontrez et quels sont encore les défis à relever ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a révélé que sur les 57 pays du monde qui souffrent de pénurie de professionnels de la santé, 36 sont en Afrique ! L’Afrique abrite seulement 1,3% des professionnels de la santé pour contrer 25% de la charge mondiale de maladies. Sans oublier les barrières comme le coût des soins, l’accès compliqué aux installations de santé ou l’absence même de lieux de santé de qualité sur certains territoires. Autant dire que les défis sont nombreux pour le secteur de la santé en Afrique.
Toutes ces données conjoncturelles confirment notre engagement pour l’Afrique. Nous visons à contribuer à la transformation du paysage de la santé sur le continent, en lançant de nombreux projets majeurs sur les territoires que nous accompagnons. À date, nous avons réalisé plus de 9 centres hospitaliers pluridisciplinaires en Afrique sub-saharienne, totalement et parfaitement équipés, avec des blocs opératoires, de centres de traumatologie et de radiologie, de maternités, de blocs de soins intensifs…
Donc pour répondre à la question, les défis sont nombreux ! Mais nous sommes justement là pour répondre efficacement aux besoins des patients, des médecins, et donc des territoires en intervenant sur toute la chaîne de valeur, du montage financier à la livraison du projet, en passant par l’ingénierie, la planification et gestion de projet, la construction, l’aménagement de l’espace ou encore la maintenance des équipements.
Quelle est la valeur ajoutée de votre structure pour le client ?
Nous sommes le premier groupe africain intégré dans le domaine de l’infrastructure médicale et de ses équipements. Nous concevons, développons, réalisons et équipons des hôpitaux et des cliniques sur l’ensemble du continent africain.
L’expertise d’Agentis est d’accompagner un projet hospitalier depuis la naissance de l’idée ou l’expression du besoin jusqu’à la livraison et l’équipement du bâtiment. Grâce à la synergie de nos métiers, Agentis réalise des établissements de soins de qualité, prenant en compte l’intérêt des patients.
Nous intervenons sur quatre domaines d’activités clés : la conception et la réalisation d’hôpitaux et cliniques, l’ingénierie hospitalière, l’installation d’équipements médicaux et paramédicaux et le traitement des déchets médicaux et pharmaceutiques. Sur ce dernier point, nous comptons sur l’expertise de notre filiale Alliance Environnement spécialisée dans le traitement des déchets médicaux.
Comme je disais précédemment, la vraie valeur ajoutée d’Agentis est de pouvoir intervenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Nous avons différentes lignes de métier pour couvrir tous les besoins, à toutes les étapes : montage financier, ingénierie biomédicale, gestion de projets, aménagement des espaces, équipement, maintenance, jusqu’à la formation des professionnels de la santé.
Vos projets pour les années à venir ?
Notre ambition bat son plein et pour nous, le meilleur reste à venir ! Nous avons plusieurs projets majeurs au Maroc et en Afrique sub-saharienne. Nous visons à étendre notre présence continentale, à développer notre expertise dans la conception et la réalisation de projets clés en main, à faire de la technologie un véritable allié de la santé et à créer une académie de formation dédiée aux professionnels de la santé. Pour cela, nous menons au sein d’Agentis un plan de transformation stratégique qui nous permettra de donner les moyens de réaliser nos ambitions.
Nous sommes le premier groupe africain intégré dans le domaine de l’infrastructure médicale et de ses équipements
Red Med Capital
/dans Uncategorized /par adminLes ENERGIES RENOUVELABLES représentent une opportunité unique à même de dynamiser la relance économique de manière forte et perenne
Tour d’horizon avec Abdeslam Ababou fondateur de Red Med Capital sur les effets de la situation économique actuelle sur les PME, le marché des capitaux ainsi que les opportunités d’investissement qui se présentent dans ce nouveau contexte «challenging».
Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter Red Med Capital ?
Red Med Capital est une banque d’investissement indépendante et intégrée, fondée en 2004, structurée autour des 4 métiers de la banque d’investissement, à savoir :
Le Corporate Finance, à travers Red Med Finance, qui couvre, les fusions acquisitions, le financement à travers le marché des capitaux et le conseil statégique ;
La Gestion d’Actifs, à traversRed Med Asset Management, société de gestion, certifiée ISAE3402, qui a franchi le seuil des 10 milliards de Dirhams sous gestion à travers ses 12 OPCVM proposant des niveaux de risque adaptés à chaque profil d’investisseurs institutionnel ou privé ;
Le Capital investissement, à travers Red Med Private Equity, dont le premier fonds, est dédié à la PME Marocaine;
L’intermédiation boursière à travers la société de bourse Red Med Securities.
Red Med Capital, est un groupe qui connait un développement maitrisé depuis sa création, avec une stratégie mettant les ressources humaines au centre de ses priorités et emploie une cinquantaine de personnes dont sept partenaires.
Le contexte économique post COVID a renforcé les besoins de financements des PME Marocaines. Quel rôle a joué Red Med Capital auprès de ces dernières ?
Tout d’abord, il faut souligner que la crise COVID est la crise la plus profonde de ces dernières décennies. C’est une crise d’une violence inédite de par sa profondeur, son impact sur la société et sa durée. Bien que le Maroc ait fait preuve de résilience, nous sommes sortis de cette crise extrêmement affaiblis sur le plan économique avec une croissance économique ralentie et un taux d’inflation élevé. Plusieurs secteurs, tels que le tourisme, le BTP, l’industrie ont été énormément impactés et beaucoup de nos PME ont été fragilisées.
L’Etat ainsi que le système bancaire ont mis en place un certain nombre de mesures d’envergures qui ont atténuées les impacts de la crise sur les citoyens et les PME. Cependant, le besoin de financement reste important. Nous avons, dans ce contexte, accéléré le développement notre activité Private Equity qui vise le soutien des PME nationales, caractérisées par une sous-capitalisation chronique largement aggravée par la crise COVID, à travers des tickets d’investissement situés principalement entre 30 et 90 millions de dirhams. Plus précisément, notre fonds Colombus 1, vise à soutenir les PME et entreprises nationales dans leur développement local et régional, à promouvoir le Made in Morocco et à participer à la création et à la pérennisation d’emplois dans notre pays.Red Med Private Equity, agit comme un partenaire à part entière des PME partenaires en apportant des fonds propres mais aussi de la gouvernance,un accompagnement stratégique, et les outils nécessaires à même de leur permettre de réaliser leur plan de développement. Par ailleurs, nous avons accompagné des groupes dans des levées de financement à travers des marchés de capitaux en proposant des solutions innovantes à travers Red Med Corporate Finance.
Comment voyez-vous l’évolution du marché des capitaux au Maroc notamment après les impacts économiques de la crise Covid ainsi que ceux de la guerre en Ukraine ?
Au niveau mondial, le marché des capitaux passe par des périodes compliquées avec un niveau de risque élevé lié en partie à l’inflation qui a atteint des niveaux considérables, ce qui représente une grande menace sur le pouvoir d’achat et par conséquent sur la croissance économique.
Au Maroc, nous sommes extrêmement prudents dans la gestion d’actifs puisque nous privilégions des investissements adaptés et très peu risqués.
Nous avons bon espoir que le marché des capitaux marocain ressortira renforcé par cette crise par une bonne gestion des risques liés à l’inflation, aux performances de l’économie et à des mesures sociales adoptées.
La guerre en Ukraine a fait qu’accélérer l’urgence de créer de nouveaux équilibres énergétiques afin d’assurer la stabilité et l’indépendance énergétique des pays fortement dépendants de la Russie. Quelle est votre analyse de la situation et y aurait-il une opportunité pour le Maroc de se positionner comme producteur d’énergies et vecteurs d’énergies verts ?
Le contexte post covid qui a été suivi par la guerre en Ukraine a mis l’accent sur la crise énergétique et la forte dépendance des énergies fossiles de nos partenaires européens. Dans ce contexte, nous avons accompagné de grands groupes dans des réflexions stratégiques en vue de faire du Maroc un partenaire priviligié qui propose une source d’approvisionnement pérenne, fiable et compétitive d’énergie verte en tant qu’alternative aux énergies fossiles ou du moins un substitut important.
Sur ce point le Maroc a beaucoup d’atouts avec des ressources natuelles exceptionnelles, des références prouvant sa capacité à développer des projets à grande échelle, un cadre stable propice à l’investissement, une proximité géographique avec l’Europe et sans oublier, la vision Royale pionnière dans le secteur. Ce qui devrait faire du Maroc un leader mondial dans les énergies vertes et ses dérivés. D’ailleurs, dans le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie, le Maroc est clairement identifié comme un pays prioritaire dans le développement de l’hydrogène vert avec un objectif de produire 4% de la demande mondiale d’hydrogène vert d’ici 2030.
Le développement de ce secteur devrait se traduire par une croissance du tissu industriel marocain lié à cet écosystème. En effet, plusieurs composants industriels (éolien, solaire, électrolyse,..) peuvent être produits localement permettant au Maroc de capter de la valeur ajoutée, de créer de l’emploi et de bénéficier d’un transfert de compétences. Sur le plan des ressources humaines, nous avons aussi une opportunité de former les cadres, techniciens et employés des nouveaux métiers liés à cette filiale dans un contexte de pénurie mondiale.
Par ailleurs, le développement de ce secteur permettra de donner accès à une électricité verte extrêmement compétitive aux industriels localisés au Maroc ce qui renforcera de manière structurelle et perenne la compétitivité de nos entreprises.
Le Maroc a prouvé à travers le développement des secteurs de l’automobile ou de l’aéronautique qu’il était en mesure de mettre en place des stratégies globales et créer des filières compétitives et intégrées.
Comment Red Med Capital se positionne-t-elle face à cette filière d’avenir ?
Red Med Capital, accompagne de grandes multinationales qui ont priorisé le Maroc dans leur développement. Nous les conseillons et mettons en avant la compétitivité du Maroc pas uniquement pour produire de l’électricité mais aussi pour approvisionner de manière compétitive les marchés demandeurs et les accompagner aussi pour créer un écosystème socio-économique et industriel pérenne et vertueux.
Vous êtes une des premières banques d’affaires indépendantes de la place comptant à son actif plusieurs transactions M&A de taille depuis sa création. Que pensez-vous de l’évolution de l’activité M&A au Maroc ? Quelles perspectives ?
Le marché des fusions-acquisitions (M&A) au Maroc est en croissance depuis quelques années, même si le nombre et le volume des transactions demeurent relativement faibles. Nous espérons, que ce marché accélerera sa croissance en vue de procurer aux entreprises la taille critique pour renforcer leur compétitivité au niveau national, régional et international.
Quel est votre regard sur l’environnement économique et le climat des affaires au Maroc et ses perspectives d’évolution ?
Le climat des affaires souffre sans contestation du très faible niveau d’éducation de la population, de certaines lenteurs de l’administration, du déficit enntrepreunarial et de certaines carences en termes de gouvernance.
Ces points faibles ont d’ailleurs été identifiés avec beaucoup de pertinence par la commission spéciale sur le modèle de développement et des plans d’actions correctifs ont d’ores et déjà été mis en place et nécessiteront la mobilisation de l’ensemble des acteurs politiques, économiques et de la société civile.
Maintenant, le Maroc a su mettre en place, tout au long de ces dernières décennies, des fondamentaux macro-économiques, réglementaires et politiques propices à un développement socio-économique plus fort et plus inclusif .
Ce développement sera aussi porté par des atouts certains tels que la stabilité politique, la culture libérale historique, la jeunesse de notre population ou la qualité de nos infrastructures.
En termes de perspectives économiques, les crises passées ont été résolues, en partie, par l’investissement public, il est grand temps que le privé prenne le relais. C’est aussi un des objectifs de la nouvelle charte d’investissement qui vise la mise en place d’incitatifs visant une croissance significative des investissements privés nationaux et internationaux dans des secteurs porteurs.
En emboitant le pas aux secteurs automobile ou aéronautique, la fillière des énergies vertes devrait dynamiser de manière exponentielle les investissements d’ici 2030 et par conséquent la croissance économique.
Les ENERGIES RENOUVELABLES représentent une opportunité unique à même de dynamiser la relance économique de manière forte et perenne